Préparer l'avenir
"J'ai vu s'accomplir des progrès formidables au cours des 5 dernières années car la santé est devenue une priorité des politiques de développement dans les pays du Sud". Michel Kazatchkine, président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, a fait preuve d'optimisme à la tribune de la Conférence régionale Sida : penser globalement, agir localement, qui s'est déroulée cet après-midi à l'Hôtel de Région."Il n'y a pas si longtemps, la santé était une source de dépenses, non d'investissements, a-t-il poursuivi. Tout a changé à partir du sommet du G8 à Okinawa en 2000, et on en voit aujourd'hui les résultats. Au Botswana, la mortalité due au sida a commencé à baisser grâce à l'arrivée des traitements. D'autres pays connaissent la même évolution. Ces succès montrent que la diffusion des antirétroviraux peut être effectuée à une large échelle".
Malgré tout, des obstacles subsistent. Si le prix des médicaments de première intention (ceux que l'on prescrit pour la première fois) a considérablement baissé, passant de 10 000 € par an et par personne il y a quelques années à 90 € aujourd'hui, le coût des traitements de deuxième intention est de 20 à 40 fois plus élévé. Or du fait des résistances inéluctables, les patients actuellement traités auront besoin de ces traitements au cours des trois ou cinq prochaines années.
Michel Kazatchkine définit donc deux priorités. Les programmes internationaux doivent bénéficier de ressources supplémentaires pour rendre les traitements pérennes, et des infrastructures de soins adaptées doivent être développées dans les pays du Sud.

