jeudi 5 juillet 2007

Carte postale ;-)

Au nom de l'équipe et des partenaires de "Sida-Marseille 2007", j'adresse cette carte postale amicale à tous ceux et toutes celles qui ont visité ce blog au cours des derniers jours.









"La lutte contre le sida est un combat pour la dignité de l'homme."
Michel Kazatchkine
Président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose


mercredi 4 juillet 2007

Préparer l'avenir

"J'ai vu s'accomplir des progrès formidables au cours des 5 dernières années car la santé est devenue une priorité des politiques de développement dans les pays du Sud". Michel Kazatchkine, président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, a fait preuve d'optimisme à la tribune de la Conférence régionale Sida : penser globalement, agir localement, qui s'est déroulée cet après-midi à l'Hôtel de Région.

"Il n'y a pas si longtemps, la santé était une source de dépenses, non d'investissements, a-t-il poursuivi. Tout a changé à partir du sommet du G8 à Okinawa en 2000, et on en voit aujourd'hui les résultats. Au Botswana, la mortalité due au sida a commencé à baisser grâce à l'arrivée des traitements. D'autres pays connaissent la même évolution. Ces succès montrent que la diffusion des antirétroviraux peut être effectuée à une large échelle".

Malgré tout, des obstacles subsistent. Si le prix des médicaments de première intention (ceux que l'on prescrit pour la première fois) a considérablement baissé, passant de 10 000 € par an et par personne il y a quelques années à 90 € aujourd'hui, le coût des traitements de deuxième intention est de 20 à 40 fois plus élévé. Or du fait des résistances inéluctables, les patients actuellement traités auront besoin de ces traitements au cours des trois ou cinq prochaines années.

Michel Kazatchkine définit donc deux priorités. Les programmes internationaux doivent bénéficier de ressources supplémentaires pour rendre les traitements pérennes, et des infrastructures de soins adaptées doivent être développées dans les pays du Sud.

Paroles d'experts

Des responsables de programmes de lutte contre le sida ont participé ce matin à une conférence de presse. Leurs propos étaient à la fois encourageants et prudents sur les résultats obtenus et à venir.

Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) s'est réjoui que 26 molécules anti-VIH soient actuellement disponibles dans les pays du Nord permettant plusieurs combinaisons possibles. La diversité de ces ressources est un espoir "pour, par exemple, les 7 à 8 % de patients français actuellement en échec thérapeutique". Le directeur de l'ANRS, qui consacre 28 % de son budget aux pays du Sud, a par ailleurs regretté que seulement 10 à 12 % des femmes africaines aient accès au dépistage et à la prise en charge.

Kevin de Cock, responsable du Département sida de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a rappelé que le vaccin préventif contre le sida relevait toujours de l'hypothèse lointaine. La prévention reste donc l'arme prioritaire et, bien sûr, la question très actuelle de la circoncision a été évoquée. "Trois études internationales ont fourni des réponses concluantes sur la circoncision puisqu'elles démontrent une protection relative de 60 % pour les hommes hétérosexuels exposés au VIH. Cette protection partielle, a-t-il insisté, répondant aux récentes critiques formulées à l'encontre de l'OMS, ne doit pas remplacer les autres programmes de prévention (préservatif, réduction du nombre de partenaires sexuels, abstinence...), mais être un outil supplémentaire".

Martine Somda, membre d'une association de lutte contre le sida au Burkina Faso, a souligné que la stigmatisation constituait un frein énorme à la prise en charge des personnes séropositives en Afrique. "Beaucoup de pionniers se sont sacrifiés pour faire bouger les mentalités et développer la solidarité internationale". Martine Somda a aussi regretté que la lenteur des programmes d'aide nationaux et internationaux coûtait cher en vies humaines, en particulier "dans les campagnes où l'épidémie de sida fait encore plus de victimes que dans les villes".

Expos en bref

Si la Conférence Aids Impact se termine aujourd'hui, deux expositions consacrées au VIH/sida se poursuivent quelques jours à Marseille.

"Aimer sans peur" informe et dénonce les discriminations dont sont encore trop souvent victimes les personnes séropositives.

Cette exposition a été crée par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en partenariat avec l'association AIDES et le Centre régional d'information et de prévention du sida (CRIPS)-PACA.

Infos plus :

Hôtel de Région
Jusqu'au 11 juillet 2007
Du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h (entrée libre)

"La recherche française sur le sida avec les pays du Sud" retrace les grandes avancées réalisées par des équipes françaises et des pays du Sud depuis la découverte du virus du sida il y a 25 ans. Un film de 36 minutes relate deux essais cliniques menés au Burkina Faso et au Cambodge.

Cette exposition et ce film ont été produits par l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS).

Infos plus :

Centre de vaccination international
23, rue Louis Astruc
Jusqu'au 13 juillet 2007
Du lundi au vendredi, de 9 h à 16 h 30 (entrée libre)

mardi 3 juillet 2007

Sida : Penser globalement, agir localement

Une conférence-débat avec les acteurs locaux de la lutte contre le sida et le public aura lieu mercredi 4 juillet à 15 h à l'Hôtel de Région sur le thème Sida : penser globalement, agir localement.

Le professeur Michel Kazatchkine, président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, le docteur Kevin de Cock, responsable du département sida de l'OMS, le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) et Martine Somda, représentante associative de lutte contre le sida au Burkina Faso, participeront à cette conférence.

L'entrée est gratuite, ouverte aux professionnels et au public.

Inscription par courriel : aidsimpact@atoutcom.com

Sida : l’engagement international de Marseille


Deux questions à Françoise Gaunet-Escarras, adjointe au Maire de Marseille, déléguée à l’Hygiène, la Santé, le Sida, la Toxicomanie et la prévention des Risques sanitaires.


Pourquoi
la Ville de Marseille s’est-elle engagée dans des actions internationales de lutte contre le sida ?

Au début des années 1990, nous étions l’une des régions de France qui comptait le plus de personnes séropositives à cause de la sociologie locale et des immigrations multiples. La situation portuaire de la ville de Marseille en fait par ailleurs une porte ouverte sur le monde. Ce positionnement géographique nous relie plus particulièrement aux pays du Sud. Un exemple : nous sommes l’une des villes de France qui a créé le plus de jumelages avec les villes du Sud. Tout ceci explique pourquoi Marseille s’est engagé très vite dans cette lutte.

Quand les premières missions ont-elles commencé ?

En 1997, les premières missions d’information ont été lancées vers certains pays du Sud et en 2001, nous avons organisé à Marseille la première Conférence Afrique et Sida. Par la suite, des projets se sont développés. Au Maroc, nous avons financé pendant trois ans la ligne d’écoute Allo… Info Sida, mise en place avec le soutien de Sida Info Service. En 2003, nous sommes intervenus en Russie, pays où l’épidémie explose. Puis il y a eu l’Egypte, la Chine, bien d'autres pays encore.

Rencontres associatives

Aujourd’hui : Sol en Si Marseille


Créée à Paris en 1990, l’association Solidarité Enfants Sida (Sol en Si) s’est installée à Marseille trois ans plus tard pour soutenir et accompagner les enfants et leurs familles concernés directement ou non par le VIH/sida.

Si en quelques années l’amélioration de la prise en charge thérapeutique des femmes séropositives a permis de faire chuter le taux de contamination des enfants, nombreuses sont les familles qui à Marseille apprécient le recours à Sol en Si.

Aujourd’hui, le suivi concerne en effet 150 familles et 200 enfants.

Les 12 salariés et 65 volontaires de Sol en Si Marseille sont confrontés à un quotidien douloureux. La plupart des familles font face à de gros problèmes financiers et vivent dans des logements souvent insalubres.

Le soutien apporté par Sol en Si pour ces familles en grande précarité s’attache à répondre aux besoins prioritaires : aides matérielles, alimentaires, vestimentaires et financières, accueils d’urgence, groupes de parole…

2 questions à Fabienne Nouts, directrice-adjointe de l’association depuis avril dernier

Comment se vit le début de la séropositivité dans les familles que vous soutenez ?

Une fois que les parents apprennent leur séropositivité, ils ne savent pas comment l’annoncer à leur entourage. Faut-il le dire ? A quel moment ? Parmi les personnes que nous suivons, beaucoup souffrent d’isolement car elles refusent de le dire à leurs proches. Les proches pouvant être aussi bien la famille que le ou la partenaire de vie.

Chez les adolescents séropositifs, la situation doit être tout aussi complexe ?

La population adolescente se découvre aussi dans la sexualité. On n’ose pas trop en parler, on ne sait pas bien mettre une capote. Dans ce contexte, la dimension sida rend la situation encore plus difficile. C’est la raison pour laquelle certains jeunes séropositifs n’en parlent pas à leurs copains de collège ou de lycée. Sol en Si a mis en place une action spécifique pour permettre à ces jeunes d’exprimer leurs difficultés dans le cadre de groupes de parole. L’enjeu est important car nous avons constaté que cette population était sans doute la moins observante au niveau du traitement.

Plus d’infos :

Le site de Sol en Si

Sol en Si Marseille
Tél. : 04 91 92 86 66
solensi.marseille@wanadoo.fr