mardi 3 juillet 2007

Sida : Penser globalement, agir localement

Une conférence-débat avec les acteurs locaux de la lutte contre le sida et le public aura lieu mercredi 4 juillet à 15 h à l'Hôtel de Région sur le thème Sida : penser globalement, agir localement.

Le professeur Michel Kazatchkine, président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, le docteur Kevin de Cock, responsable du département sida de l'OMS, le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) et Martine Somda, représentante associative de lutte contre le sida au Burkina Faso, participeront à cette conférence.

L'entrée est gratuite, ouverte aux professionnels et au public.

Inscription par courriel : aidsimpact@atoutcom.com

Sida : l’engagement international de Marseille


Deux questions à Françoise Gaunet-Escarras, adjointe au Maire de Marseille, déléguée à l’Hygiène, la Santé, le Sida, la Toxicomanie et la prévention des Risques sanitaires.


Pourquoi
la Ville de Marseille s’est-elle engagée dans des actions internationales de lutte contre le sida ?

Au début des années 1990, nous étions l’une des régions de France qui comptait le plus de personnes séropositives à cause de la sociologie locale et des immigrations multiples. La situation portuaire de la ville de Marseille en fait par ailleurs une porte ouverte sur le monde. Ce positionnement géographique nous relie plus particulièrement aux pays du Sud. Un exemple : nous sommes l’une des villes de France qui a créé le plus de jumelages avec les villes du Sud. Tout ceci explique pourquoi Marseille s’est engagé très vite dans cette lutte.

Quand les premières missions ont-elles commencé ?

En 1997, les premières missions d’information ont été lancées vers certains pays du Sud et en 2001, nous avons organisé à Marseille la première Conférence Afrique et Sida. Par la suite, des projets se sont développés. Au Maroc, nous avons financé pendant trois ans la ligne d’écoute Allo… Info Sida, mise en place avec le soutien de Sida Info Service. En 2003, nous sommes intervenus en Russie, pays où l’épidémie explose. Puis il y a eu l’Egypte, la Chine, bien d'autres pays encore.

Rencontres associatives

Aujourd’hui : Sol en Si Marseille


Créée à Paris en 1990, l’association Solidarité Enfants Sida (Sol en Si) s’est installée à Marseille trois ans plus tard pour soutenir et accompagner les enfants et leurs familles concernés directement ou non par le VIH/sida.

Si en quelques années l’amélioration de la prise en charge thérapeutique des femmes séropositives a permis de faire chuter le taux de contamination des enfants, nombreuses sont les familles qui à Marseille apprécient le recours à Sol en Si.

Aujourd’hui, le suivi concerne en effet 150 familles et 200 enfants.

Les 12 salariés et 65 volontaires de Sol en Si Marseille sont confrontés à un quotidien douloureux. La plupart des familles font face à de gros problèmes financiers et vivent dans des logements souvent insalubres.

Le soutien apporté par Sol en Si pour ces familles en grande précarité s’attache à répondre aux besoins prioritaires : aides matérielles, alimentaires, vestimentaires et financières, accueils d’urgence, groupes de parole…

2 questions à Fabienne Nouts, directrice-adjointe de l’association depuis avril dernier

Comment se vit le début de la séropositivité dans les familles que vous soutenez ?

Une fois que les parents apprennent leur séropositivité, ils ne savent pas comment l’annoncer à leur entourage. Faut-il le dire ? A quel moment ? Parmi les personnes que nous suivons, beaucoup souffrent d’isolement car elles refusent de le dire à leurs proches. Les proches pouvant être aussi bien la famille que le ou la partenaire de vie.

Chez les adolescents séropositifs, la situation doit être tout aussi complexe ?

La population adolescente se découvre aussi dans la sexualité. On n’ose pas trop en parler, on ne sait pas bien mettre une capote. Dans ce contexte, la dimension sida rend la situation encore plus difficile. C’est la raison pour laquelle certains jeunes séropositifs n’en parlent pas à leurs copains de collège ou de lycée. Sol en Si a mis en place une action spécifique pour permettre à ces jeunes d’exprimer leurs difficultés dans le cadre de groupes de parole. L’enjeu est important car nous avons constaté que cette population était sans doute la moins observante au niveau du traitement.

Plus d’infos :

Le site de Sol en Si

Sol en Si Marseille
Tél. : 04 91 92 86 66
solensi.marseille@wanadoo.fr

"In her mother's shoes"

Une exposition en faveur des microbicides

En 2002, la journaliste Paula Bock et la photographe Betty Udesen partent pour le Zimbabwe afin de témoigner des conséquences du sida en Afrique. Elles rencontrent Ruth, une jeune femme séropositive âgée de 24 ans et sa fille Martha.

C'est leur histoire que raconte l'exposition "In her mother's shoes". "Global Campaign for Microbicides" (Campagne mondiale pour les microbicides) promeut cette exposition à travers le monde pour illustrer ce que signifie être une femme dans un monde envahi par le sida.

On apprend sur les panneaux installés au premier étage de la Faculté des sciences économiques et de gestion de Marseille que "globalement, plus de gens meurent du sida que pour n'importe quelle autre maladie infectieuse".

Selon "Global Campaign for Microbicides", le mariage n'est pas une protection contre le sida. "Au Kenya et en Zambie, le taux d'infection VIH est plus élevé chez les femmes mariées (âgées de 15 à 19 ans) que parmi les femmes célibataires".

Et en Thailande, "76 % des femmes séropositives avaient un seul partenaire : leur mari".

Alors les microbicides, moyen de protection pour les femmes au sein du couple ? Cette voie est l'une de celles défendues par "Global Campaign for Microbicides".

Pour en savoir plus, consulter le site du Seattle Times (en anglais)

Exposition jusqu'au 4 juillet 2007
Facultés des Sciences économiques et de gestion 14, rue Puvis de Chavannes 13001 Marseille

"Nous perdons la guerre"

"Face au sida, nous perdons la guerre." C'est ce que déclare ce matin au journal La Provence, Jean-Paul Moatti, l'un des organisateurs de la Conférence Aids Impact. "Dans le temps où l'on permet à une personne dans le monde d'accéder aux soins, quatre autres contractent le virus HIV. Il faut impérativement travailler à la fois sur le traitement de la maladie et sur la prévention", ajoute-t-il.

Le site de La Provence